La localisation de l’aide est un processus collectif qui vise à ramener les acteurs locaux, organisations de la société civile ou institutions publiques locales, au centre du système et de la réponse humanitaire. Cela peut prendre plusieurs formes : des partenariats plus équitables entre les acteurs internationaux et locaux ; un financement accru et « aussi direct que possible » et un rôle plus central dans la coordination de l’aide pour les organisations locales.
Un engagement a été pris en ce sens lors du Sommet humanitaire mondial (WHS) à Istanbul en 2016, dans le cadre du « Grand Bargain » mis en place par les principaux bailleurs et acteurs opérationnels. Cela implique des évolutions à différents égards : le financement direct aux organisations d’aide locales, le renforcement de leurs capacités, la reconnaissance de la légitimité des autorités locales, etc.
Il est toutefois important de noter que la localisation impacte tout autant les acteurs du sud que le système de l’aide dans son ensemble. Elle nécessite un changement profond tant en termes de prise de décision stratégique que de contrôle des ressources.
Enfin, au-delà d’une question d’argent, la localisation est avant tout une question de coordination et de leadership, c’est-à-dire fondamentalement une question de pouvoir, de nouvel équilibre entre Nord et Sud, et de confiance.